rtbf.be : une toute nouvelle usine pour traiter 50 mille tonnes de PMC par an

C’est un véritable labyrinthe de tapis roulants. A droite, à gauche, sous nos pieds, des canettes de soda, des bouteilles d’eau, des barquettes de charcuterie défilent à toute vitesse. C’est ici, dans cette usine de Ghlin (Mons) flambant neuve, que seront bientôt traités 5000 sacs bleus par heure. D’ici le mois de mai, Val’Up recevra l’ensemble des PMC de Wallonie picarde, des régions de Mons et du Centre, soit environ 50 mille tonnes par an.

Casque de sécurité sur la tête, Nathalie Halbot est la directrice de Val’Up. Elle supervise les déchets baladés entre les murs de son usine.  » Ils font quelques kilomètres sur les tapis, nous glisse-t-elle. L’ensemble des déchets passent plusieurs fois pour retirer un maximum de matière. L’objectif, c’est de retirer 97% de toutes les matières qui sont dans le plastique. « 

Nathalie Halbot est la directrice de la nouvelle usine Val’Up de Ghlin. RTBF

Et pour y arriver, l’usine dispose de la toute dernière technologie. Des machines équipées de capteurs capables de repérer les différentes sortes de plastiques.  » Il y a une lecture infrarouge, nous montre la directrice. La machine reconnaît le type de plastique qui passe en dessous. Elle est ensuite capable d’éjecter l’un ou l’autre déchet grâce à un jet d’air comprimé. « 

Val’Up est l’une des 5 nouvelles usines construites avec la généralisation du nouveau sac bleu. Elles doivent traités une quantité d’emballages qui a explosé. En 2022, Fost Plus s’attend d’ailleurs à recycler jusqu’à 23 kilos de PMC par an et par habitant, soit une augmentation de 8 kilos par rapport aux chiffres de 2019. Mais cette augmentation du poids du sac signifie aussi qu’il faut faire le tri entre les différentes familles de plastiques qui s’y trouvent.  » Nous sommes passés de 7 fractions différentes à 14. Donc forcément, il faut des installations complémentaires pour aller rechercher ces différents plastiques dans le sac bleu. « 

Avec l’instauration du nouveau sac bleu, les usines doivent à présent faire le tri entre 14 fractions différentes de plastiques. RTBF

Des emplois à pourvoir

Le plastique ressort en gros cubes de 300 à 500 kilos. Pour l’instant, 160 ballots sortent chaque jour des installations pour prendre direction des recycleurs. Mais l’usine de Ghlin va encore monter en puissance d’ici le mois de mai. Le temps d’encore engager une trentaine de personnes qui lui permettront de tourner 24 heures sur 24, cinq jours par semaine.

Car les machines ne sont pas totalement infaillibles. Juste à côté, dans une pièce insonorisée, on retrouve d’ailleurs ce qui ressemble à des caisses de supermarchés. Sauf que les caissières et les caissiers sont ici chargés de corriger les erreurs.  » C’est ce qu’on appelle le surtri, reprend Nathalie Halbot. Les erreurs de tri arrivent ici en cabine. Les trieurs sont chargés de les retirer. « 

Parmi ces trieurs, Leïla Lakhal a les yeux rivés sur son tapis roulant. Elle retire tout ce qui n’a rien à y faire.  » Par exemple, dans les lignes de bouteilles blanches, nous devons retirer celles d’autres couleurs ainsi que les autres plastiques et l’aluminium. Il faut vraiment bien regarder et être attentif parce que les ballots qui sortent d’ici doivent être parfaits », nous explique-t-elle.

Des trieurs sont présents pour corriger les erreurs de la machine. RTBF

Encore beaucoup d’erreurs de tri

C’est ici aussi que sont éliminées les erreurs de tri des particuliers. Et il y en a encore pas mal, malgré le nouveau sac bleu qui autorise beaucoup de choses.  » Il va peut-être encore falloir réinformer les gens, constate la directrice de Val’Up Nathalie Halbot. Oui avec le nouveau sac bleu on peut mettre plus de plastiques. Mais il y a encore certains plastiques qui ne peuvent pas s’y trouver. Exemple : les jouets ou les cintres. Ce ne sont pas des emballages, ils n’ont donc rien à faire dans les PMC. « 

Des déchets dangereux normalement destinés aux parcs à conteneurs, comme des bidons d’acides ou de solvants, sont aussi régulièrement retrouvés sur les lignes de tri. Ces erreurs représentent environ 10% des déchets qui arrivent chez Val’Up.


Source: rtbf.be